Suicide following a conviction, solitary confinement, or transfer in people incarcerated: A comprehensive retrospective cohort study in France, 2017–2020
Suicide après une condanmation, une mise à l’isolement ou un transfert chez les personnes détenues: une étude de cohorte rétrospective exhaustive en France, 2017-2020
Résumé
Introduction Suicide rates are higher in prison than in the general population in most countries. The proximity of some suicides to prison events has only received little attention in comparative studies. The aim of this study was to assess the relationship between suicide and four prison events: conviction, disciplinary solitary confinement, nondisciplinary solitary confinement and inter‐prison transfer, in a national retrospective cohort study of people in prison. Methods All incarcerations in France that occurred during 2017–2020 were eligible. Data were collected from an administrative database of the National Prison Service. Survival bivariate and multivariate analyses were performed with a Cox regression model. Results Of 358,522 incarcerations were included, among which 469,348 events and 449 suicides occurred. In multivariate analysis, suicide risk was higher the first day of disciplinary solitary confinement (HR = 42.1 [21.5–82.7] and HR = 119.0 [71.5–197.9], before and after a government decree on the disciplinary system, respectively. It was higher within 2 weeks after a transfer (HR = 3.5 [2.3–5.2])) or entry in nondisciplinary solitary confinement (HR = 6.7 [3.4–13.3]) and lower within 2 weeks after a conviction (HR = 0.6 [0.4–1.0]). Conclusion Solitary confinement and transfer were found to be precipitating factors of suicide in people who are incarcerated. These results offer interesting perspectives on prevention.
Introduction : Les taux de suicide sont plus élevés en prison qu’en population générale dans la plupart des pays. La proximité de certains suicides par rapport à des évènements en détention a reçu peu d’attention de la part des études comparatives. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’association entre le suicide et quatre évènements en détention : une condamnation, un placement au quartier disciplinaire, un placement au quartier d’isolement et un transfert, au sein d’une étude de cohorte rétrospective de personnes incarcérées.
Méthodes: Toutes les incarcérations qui se sont déroulées en France et pendant la période 2017-2020 étaient éligibles. Les données sont issues d’une base de données administrative de la Direction de l’administration pénitentiaire. Des analyses de survie bivariables et multivariables ont été menées à l’aide d’un modèle de Cox.
Résultats: 358 522 incarcérations ont été incluses, au cours desquelles sont survenus 469 348 évènements et 449 suicides. Dans l’analyse multivariable, le risque de suicide était plus élevé le jour du placement au quartier disciplinaire (HR=42,1 [21,5-82,7] et HR=119,0 [71,5-197,9], respectivement avant et après un décret sur le régime disciplinaire). Il était plus élevé dans les deux semaines après un transfert (HR=3,5 [2,3-5,2]) ou un placement au quartier d’isolement (HR=6,7 [3,4-13,3]) et plus bas dans les deux semaines après une condamnation (HR=0,6 [0,4-1,0]).
Conclusion: La mise à l’isolement et le transfert se présentent comme des facteurs précipitant le suicide des personnes incarcérées. Ces résultats offrent des perspectives de prévention intéressantes.
Domaines
Santé publique et épidémiologie
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