Maraîchage dans le village de Tanghin, commune de Sabaa, Burkina Faso
Résumé
Village de Tanghin (commune de Saaba), novembre 2013. Le maraîchage, une activité de saison sèche qui disparaît. Des jeunes utilisent l’eau des dernières mares de la saison des pluies pour cultiver une parcelle de navets. En novembre 2013, le barrage de Tanghin n’avait pas été réhabilité faute de financements. En effet, comme il avait été détruit une première fois en 2002 puis avait été reconsolidé par les villageois avec des sacs de ciment, il ne pouvait bénéficier des financements accordés par l’Union européenne dans le cadre de la réhabilitation des infrastructures détruites par les effets du changement climatique. Depuis septembre 2009, la disparition du réservoir a bouleversé la vie des habitants de Tanghin. « C’est une grande souffrance », « c’est une grande perte », « on n’a plus les moyens de joindre les deux bouts » disent-ils. Sa disparition a entraîné tout d’abord le départ des pêcheurs et des éleveurs, venus du nord du pays, à la recherche d’autres plans d’eau. Il a entraîné également le désœuvrement des jeunes pendant la saison sèche et la perte d’une importante source de revenus représentée par le maraîchage. Par conséquent, les jeunes migrent saisonnièrement soit pour s’employer comme manœuvres agricoles dans les exploitations maraîchères d’autres réservoirs soit pour pratiquer l’orpaillage dans les sites aurifères du sud-ouest du Burkina Faso ou dans le nord de la Côte d’Ivoire ou encore au Sénégal.« Les jeunes partent à l’aventure », « « l’orpaillage n’est pas une bonne activité, c’est très risqué, mais les jeunes sont désœuvrés en saison sèche » soulignent les villageois. Ici, l’absence de réhabilitation d’une infrastructure détruite par l’inondation se traduit par une migration saisonnière, interne ou internationale, des jeunes hommes en quête d’une activité rémunératrice même si celle-ci est extrêmement risquée et aléatoire.
