Photographie Isabelle Leblic | Enquêtes anthropologiques en Océanie | Une pirogue béérëwè à l’île des Pins
Résumé
Cliché pris par Isabelle Leblic au cours d’enquêtes anthropologiques en Océanie, Nouvelle-Calédonie, Îles des Pins.
En Nouvelle-Calédonie, les embarcations traditionnelles sont des pirogues fabriquées par les pêcheurs qui seuls en connaissent la construction, car il n’y a que les clans pêcheurs à avoir le droit non seulement de les construire, mais aussi de les posséder, excepté la petite pirogue. Il existait plusieurs types de pirogues, dont les noms en nââ kwênyii sont :
– vëkêkaré ou pirogue double, également nommée dè-nye ou « vrai pirogue » : elle n’existe plus depuis environ un siècle et c’était celle qui permettait les grandes navigations et migrations, parfois jusqu’à Tonga, comme en témoigne la tradition orale ;
– béérëwè est la grande pirogue pontée à balancier : c’est le modèle encore utilisé actuellement par les pêcheurs de l’île des Pins ;
– nyeyùre ou petite pirogue non pontée à balancier : c'est la seule pirogue que n’importe qui, pêcheur ou non, peut construire et posséder. Elle sert toujours pour se rendre dans les îlots où quelques-uns cultivent encore des champs.
Chaque pirogue vëkêkaré ou béérëwè appartenait collectivement à un clan pêcheur. Il y en avait donc très peu. Ces pirogues servaient aussi à faire la guerre entre l’île des Pins et le Sud de la Grande Terre*, notamment, et on constate que les clans pêcheurs les plus importants de l’île des Pins étaient presque toujours des clans guerriers.
*Île principale de la Nouvelle-Calédonie