FÊTE DE LA DÉESSE SATTEMMA (1/1) <br> - MédiHAL Accéder directement au contenu
Vidéo Année : 2002

FÊTE DE LA DÉESSE SATTEMMA (1/1)

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Résumé

Le troisième jour du festival de Makara Sankrānti (Pongāl) est appelé « Kanumu ». Cette journée de célébration sacrificielle à caractère sanglant célèbre le règne animal domestique. Le jour central de la fête de Sattemma (Sattemma Ammōru) — le seul d'ordre public — se tient à Kanumu. Les manifestations rituelles et spectaculaires qui s'y donnent renvoient aux figures de représentation multiple de la déesse ainsi qu'aux éléments qui lui sont associés, dans ses lieux sanctuarisés (temple, arbre à la déesse, édicules, statues) et dans l'espace avoisinant. Les danseurs des pots (Garaga Nṛtyam), les tambourinaires Mādiga, les participations dansées et instrumentales des Pasteurs-Bergers (Golla) qui s'incarnent jusque dans des luttes martiales de bâtons, l'orchestre de fanfare des Barbiers (Mangali), ainsi que les personnages ou figures de déguisement (tigre, buffles, chevaux) et de travestissement, parfois carnavalesques (danseurs, dresseur, figure de la mort et de la maladie) occupent tout l'intérieur et l'extérieur d'un territoire de la Déesse, qui s'apparente ici à un espace de foire rituelle et dévotionnelle, aux limites peu ou mal circonscrites.

Une attention particulière a été donnée ici à la présentation de détails (costumes, grimages, modes et gestes d'interprétation) des genres artistiques spectaculaires, ainsi qu’à des éléments fonctionnels importants du culte (garagas, sanctuaire au Serpent, statuaire monumentale, mūlaviraṭ).

Le film fournit ainsi un complément d’information à : FÊTE DE LA DÉESSE SATTEMMA - 2005 (2/3) 

[Changement de lieu, à l'orée du crépuscule] Déplacement en cortège de danseurs de Garagas et de tambourinaires Mādigas vers une maison de dévots qui rendent un culte domestique sacrificiel à la déesse. La cérémonie de prêtrise populaire du lit de camp (panupu), la transe rythmée d'une femme de la maisonnée, le déchiquètement d’un coq par un danseur rituel Garaga, en tant que rite à deux intervenants, puis l'aspersion finale du sang gallinacé sur le sol consacré s'inscrivent dans une succession d'épisodes dansés des Garagas

Axe de recherche : Modalités urbaines des formes de célébration d'une fête de déesse populaire. Fonctions et participations rituelles et spectaculaires en contexte diurne. Aspects du culte et figures associées. Système culturel et religieux des genres artistiques populaires théâtraux, instrumentaux ou dansés.

Caractéristique : Fête (panḍuga, utsavam, jātara) de Sattemma. Célébration publique à caractère dévotionnel et rites d'hommage au temple et à l’extérieur ; éléments de prêtrise sacrificielle associés aux danses de garaga en contexte votif.

[Liens vers rushs : 43798-12 ; 43798-11] 

Présentation générale: La localité de Peddāpuram (East Godavari District, Andhra Pradesh) était autrefois le chef-lieu d'une principauté royale autonome (samsthānam) et abritait au tournant du XXIème siècle une population multicaste d'environ 50.000 habitants. La ville est réputée pour le tissage de la soie, avec plusieurs communautés de Tisserands, de diverses castes et sous-castes, qui constituent le groupe de population majoritaire. Elle est aussi très connue pour ses nombreuses danseuses-courtisanes, de caste dēvadāsi āndhra (bhōgam-kaḷavantulu), ainsi que pour la prostitution qui en découle. Enfin son marché hebdomadaire, ainsi que la fête annuelle de sa déesse populaire de village, ou grāmadēvata (Mariḍemma) rayonnent sur une large périphérie. Ce festival dure cinq semaines et attire de grandes foules au mois d'āṣadham (juillet-août). 

Une multitude de temples, plusieurs brahmaniques, d'autres associés en propre à des castes singulières, selon des critères sectaires ou liés à une religion individuelle dévotionnelle de profit personnel, ainsi que quantité d'édicules religieux foisonnants parsèment la localité. Les temples consacrés aux déesses dites populaires ou de village (ammavāru, ammōru, grāmadēvata, śakti) tiennent une place à part dans cet ensemble, pour le bien-être physique et la protection contre les dangers immanents, au niveau du quartier, ou pour toute la localité. Parmi ces divinités, la déesse populaire Sattemma se distingue, après Mariḍemma, pour l'importance de sa fête annuelle, à l'époque du solstice d'hiver, entre les 13 et 16 janvier. 

À Peddāpuram, le culte de Sattemma s'est apparemment renouvelé dans les années 1970, de façon conforme à ce que l'on sait ailleurs de l'établissement d'une dévotion à ce type de divinité. Il est dit que Sattemma fut autrefois la divinité protectrice du fort (kōṭa) et du palais royal (havēlī) de ses souverains et serait toujours la "divinité d'élection" (iṣṭa dēvata) de la lignée royale. Les circonstances du renouvellement du culte puis de la fondation du temple actuel sont sujettes à des versions partiellement contradictoires, avec des lignes maîtresses qui concordent cependant avec l'état des choses observées à plusieurs reprises dans la période 1983 - 2005. La stèle qui incarne la déesse aurait été retrouvée dans un champ par le prêtre initial du sanctuaire actuel grâce aux indications précises d'un rêve. D'abord placée sous un arbre quelques années, un temple fut fondé autour de cette pierre en 1973, sous l'égide d'un ingénieur de la centrale électrique. Celui-ci aurait eu lui-même une révélation à l'écoute de la syllabe mystique Om, qu'il entendit clairement venir du cœur du transformateur électrique situé derrière l'arbre, face au sanctuaire. Le comité de temple initial eut ensuite l'idée d''agrémenter la célébration annuelle de la fête de la déesse d'un défilé processionnel spectaculaire, repris du modèle fourni par la fête de la grande déesse populaire locale (grāmadēvata) Maridemma

Fonds Daniel Negers : Le fonds Daniel Negers contient essentiellement des sources premières concernant d'abord la localité de Peddāpuram (East Godavari District, Andhra Pradesh), ainsi que la région côtière Nord de l'État régional (Guntur à Vishakhapatnam et Vizianagaram), jusqu'à la capitale d'alors (1983 - 2014), Hyderabad et ses environs. Il fournit aussi des photographies et quelques enregistrements audios et photographiques sur Bombay (Mumbaï) et Kandivali Ouest (banlieue nord de Bombay), des photographies sur la ville de Puri, le temple de Konarak (Orissa/Odisha), ainsi que sur le Tamil Nadu, le Kerala et le Karnataka (photographies 1983).

L'apport central actuel se caractérise par une documentation générale de première main qui éclaire un ensemble de phénomènes ou de réalités des années 1983 - 2006 : textes manuscrits, en langue télougoue, recueillis par l'auteur auprès de sources premières (auteurs), et des traductions inédites (français et anglais), qui y correspondent pour l'essentiel ; clichés photographiques, enregistrement audios, vidéos, affiches et affichettes à valeur iconographique et textuelle, cartes et plans de localité). De nombreux documents des diverses natures, sur supports variés, se recoupent et fournissent des informations complémentaires, souvent croisées, pour des phénomènes fréquemment obsolètes ou hors de portée, parfois déjà tombés dans l'oubli de la culture d'origine elle-même.

L'objectif est à la fois patrimonial et de recherche. D'une part, constituer des éléments de ressource de mémoire sur la période couverte. De l'autre, l'orientation de recherche couvre des domaines variés, dont la finalité commune ressortit à vouloir fournir une contribution à la caractérisation de faits ethnographiques, ethnologiques et anthropologiques principalement centrés sur la localité de Peddāpuram et l'Andhra côtier nord, pour la période considérée (1983 - 2006). Un grand nombre de documents fournissent d'ailleurs un point de départ et d'observation inégalé pour l'élaboration d'un matériau descriptif mais aussi analytique en tant qu'ils correspondent à des « notes de terrain ethnographiques » des événements et des phénomènes considérés.

Dates et versions

hal-03437991 , version 1 (20-11-2021)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

Identifiants

  • HAL Id : hal-03437991 , version 1

Citer

Daniel Negers, Dimitri Galitzine. FÊTE DE LA DÉESSE SATTEMMA (1/1)
: Sous-titre : Journée de Kanumu – Jātara : fête au temple, danses des pots (garagas), rites martiaux, déguisements et travestissements (vēṣālu).. 2002. ⟨hal-03437991⟩
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